Le sujet de thèse dévra étendre un cadre d’évaluation d’architectures de systèmes complexes initié dans de précédents travaux, ici des installations critiques (IC) nucléaires. Ces travaux sont fondés sur les principes et les concepts de l’ingénierie système basée modèles (MBSE). Cette extension consiste à développer et déployer in situ une méthode promouvant et opérationnalisant l’usage simultané de la simulation et de l’analyse de données en évaluation d’architectures. Cette opérationnalisation doit tenir compte de différents facteurs qui freinent habituellement l’évaluation des alternatives d’architectures (fonctionnelle, logique et physique) d’un système à faire et de son système pour faire : travailler de proche en proche et donc au plus tôt, sur la base de modèles quelquefois partiels en garantissant l’évolution du niveau de maturité des architectures candidates telles que modélisées et la convergence vers une solution pouvant ensuite être optimisée en confiance.
Plus précisément, la base de ce sujet est constituée des travaux réalisés sur la conceptualisation des architectures et leur évaluation durant les phases d’Architecting et le début des phases d’ingénierie (APS, APD) proposés dans le cadre issu des travaux cités plus haut. Il s’agit en conséquence d’étendre l’utilisation de ce cadre (i) d’un point de vue temporel, i.e. tout au long des phases de conception, (ii) d’un point de vue périmètre pour décrire avec une précision suffisante le Système à faire (SAF) sachant qu’à date, les travaux ont été concentrés sur le système pour faire (SPF), (iii) en l’enrichissant de l’apport d’une vérification et d’une validation au plus tôt (des modèles pris isolément, puis fédérés et des systèmes SAF et SPF) privilégiant l’usage de la simulation. Il s’agit donc ici de coupler simulation et analyse des données structurées afférentes à l’un ou l’autre des deux systèmes afin de simuler les conséquences sur un ensemble de paramètres de sortie (techniques ou non techniques) de choix de design s’effectuant via des paramètres d’entrée. Ces simulations se baseront sur des outils logiciels et des standards industriels déjà utilisés, spécifiques ou non au domaine nucléaire, ainsi que des développements ad hoc.
L’ensemble de la méthode doit être développé et mis en pratique en tenant compte des spécificités propres à l’industrie nucléaire, notamment les contraintes, régulations et bonnes pratiques du domaine nucléaire issues des standards externes (AIEA, WANO, etc.) ou internes (doctrine qualité ASSYSTEM).
Le nouveau cadre d’architecture qui émergera et la méthode qui le mettra en œuvre devront mettre en exergue des concepts, des langages, une démarche opératoire et une continuité d’outils interopérables (de modélisation, de simulation, d’évaluation, …) permettant de manipuler en cohérence et en confiance les éléments nécessaires des phases de conception en vue de définir ces paramètres d'entrée, et leurs relations afin d’obtenir les paramètres de sortie demandés (systèmes, interfaces, …).